Comment savoir quand ça ne va pas avec mon psychothérapeute?

Pas toujours facile de se sentir à l’aise lorsque l’on débute une analyse chez un psychothérapeute. Mais si le malaise persiste après plusieurs séances, mieux vaut se Quelques signes peuvent vous aider à savoir si un psychothérapeute vous convient ou non.poser la question de l’opportunité de continuer avec ce psy ou non, tout en sachant faire la part des choses. Pour France-Soir, le psychanalyste Rodolphe Oppenheimer livre ses conseils.

Quelques signes peuvent vous aider à savoir si un psychothérapeute vous convient ou non.

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Rodolphe Oppenheimer, édité par la rédaction

“Mon psy ne me comprend pas”, “mon psy ne m’aide pas”, “cela fait des années que je vois un psy sans aucun résultat…” Beaucoup de gens se trouvent dans cette situation parce que tout simplement ils n’étaient pas avec le bon psychothérapeute.

Comment savoir quand ça ne va pas avec votre psychothérapeute? Comment savoir s’il faut rester même quand ça ne va pas, et quand il faut changer de psy?

> Comment trouver le bon psy?

Avant de répondre à la question, il faut admettre que trouver le bon psychothérapeute n’est pas toujours facile. La première séance peut être décisive. C’est à ce moment que vous rencontrez le psy pour la première fois et que vous devez lui poser toutes les questions qui vous occupent y compris sur ses compétences, son expérience quant au traitement de votre problème et comment il compte vous aider. De sa part, le psy devrait être en mesure de vous répondre clairement.

Il faut également vous référer à vos sensations. Êtes-vous confortable avec le psy? Pensez-vous qu’il peut vous aider? Vous sentez-vous en sécurité? Si c’est oui, c’est un bon signe pour revenir, au moins quelques séances de plus.

> Pourquoi n’arrivez-vous pas encore à accrocher?

Certains patients peuvent affirmer ce qu’ils sont avec le psy dès la première fois. Et en quelques séances, ils sont assez confortables pour parler de tout, et aller au plus profond. Mais pour d’autres, c’est toujours difficile même après plusieurs séances. Le déclic ne se passe tout simplement pas.

Il est important dans ce cas de se poser les bonnes questions. Qu’il n’y ait pas encore d’avancement ne signifie pas forcément que la psychothérapie est inutile. Selon leur complexité, intensité et durée, certains troubles nécessitent beaucoup de temps. Si malgré le manque de résultat, vous vous sentez très à l’aise avec votre psy, il serait peut-être intéressant d’attendre encore quelques séances.

Des études américaines montrent que les patients commencent à se sentir mieux au bout de six à douze séances, et qu’un avancement considérable est effectué au bout de 26 séances pour 75% des patients.

> Que faut-il faire quand ça ne va pas?

Ce n’est pas facile à faire, mais il est important de parler à votre psychothérapeute quand vous ressentez que ça ne va pas. Vous devez lui faire part de vos doutes quant à l’avancement de la thérapie, son efficacité et sa relation avec vous. Certains psys proposent d’ailleurs à leurs patients d’évaluer l’avancement de la thérapie, même si la démarche reste rare. N’hésitez pas donc à informer votre psy de votre malaise même en lui écrivant si vous n’arrivez pas à lui parler.

Votre psy devrait être en mesure de recevoir vos doutes avec composition, vous répondre et vous expliquer. S’il se met en colère, évite de vous en parler ou vous dit qu’il sait mieux que vous, il est peut-être temps de changer de psy.

> Est-ce votre faute ou celle du psy?

On dit souvent qu’il n’y a pas de mauvais patient, seulement de mauvais psys. Quand vous n’arrivez pas à vous livrer, il se peut que sa manière de travailler ne vous convienne pas, que la méthode de psychothérapie ne soit pas adaptée à votre situation ou que le psy ne soit tout simplement pas compétent. Si vous n’êtes pas plus à l’aise, plus ouvert et plus en confiance envers votre psy même après plusieurs séances, et si lui en parler n’a abouti à aucun résultat, changer de psy est la bonne solution.

Mais comme indiqué, il faut d’abord lui en parler. Le manque de communication est parfois la raison de la relation stressante que vous menez. Il se peut que le manque de progrès soit lié à votre peur de changer ou à des mécanismes intérieurs qui vous empêchent de faire face à vos problèmes et qu’on appelle “saboteurs internes”. Dans ce cas aussi, parler à votre psy vous aidera à mieux comprendre ce qui se passe. Le manque de progrès est parfois lié à un fait, sentiment ou événement que vous cachez toujours à votre psy. Parler des choses qui vous touchent le plus profondément est dur, mais ces choses peuvent être la clé pour faire avancer la thérapie.

La relation entre le psy et le patient est particulière. Elle se base sur l’écoute bienveillante et sans jugement du patient. Pour pouvoir parler librement à votre psy, vous avez besoin de vous sentir à l’aise et en sécurité. Vous devez également avoir confiance en la personne, en sa capacité et sa volonté à vous aider. Et il n’est pas facile de rassembler autant de critères!

Cet article a été rédigé par Rodolphe Oppenheimer, psychanalyste libéral (http://www.psy-92.fr/). – Publié le : Vendredi 22 Juin 2018 – 15:32